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Nos Amours

Cet espace est spécialement conçu pour laisser la parole à celles et ceux qui partagent la vie, le quotidien et l'intimité avec nous, transsexuels FTM. Nous sommes des garçons "presque" comme les autres et si notre situation nous apparaît souvent comme compliquée, il ne faut pas oublier qu'elle l'est aussi particulièrement pour les gens qui nous aiment et que nous aimons. C'est pourquoi il est important d'écouter ce qu'elles ou ils pensent de cette situation et quels sont leurs angoisses ou craintes.

Nous avons choisi d'articuler cette série de témoignages de compagnes ou compagnons de FTM autour de 7 thèmes...


  1. Quand la personne que l'on aime apparaît comme transsexuelle
  2. Blesser sans le vouloir
  3. Se mettre à nu
  4. Gérer l'ambivalence au quotidien
  5. L'entourage
  6. La peur du parcours et de la chirurgie
  7. Fonder une famille

Je ne saurais trop vous inviter à apporter vous aussi, lecteur et lectrice, votre témoignage en toute simplicité et authenticité sur votre relation avec un transsexuel FTM. Ainsi, tout en préservant votre anonymat vous apporterez une aide précieuse à tous. N'hésitez pas à prendre contact avec nous ou à nous envoyer directement votre témoignage.


Aller, j'ai assez parlé, il est temps d'écouter nos Amours Sourire

 Lire le témoignage de Kena (,  28 ans - 2008)

 Lire le témoignage de Carmelle (, 21 ans - 2007)

 Lire le témoignage de Rachel (, 21 ans - 2007)

 Lire le témoignage de Lunamiel (, 35 ans - 2007)

Temoignage de Kena


1. Quand la personne que l'on aime apparaît comme transsexuelle.


Je sortais (et vivais) avec mon copain depuis environ 2ans quand il m’a annoncé sa transsexualité, ou plutôt ses doutes en fait. On discutait tranquillement sur msn et il m’a dit qu’il avait quelque chose à me dire, qu’il pensait peut-être être FTM. Et bizarrement ça ne m’a pas plus surpris que ça, je lui ai répondu de suite que ça ne changeait rien pour moi et je lui ai conseillé d’aller traîner sur des forums trans. En fait un de mes meilleurs amis est FTM, ce qui fait que je connaissais déjà assez bien tout ce qu’implique une transition, et que je m’étais déjà beaucoup renseignée sur le sujet bien avant. Et ce qui faisait aussi qu’on avait souvent eu l’occasion de parler de transition et que c’était un sujet assez banal à la maison. C’est à ce moment là que je me suis rendue compte qu’en effet ces derniers temps c’était plus souvent mon copain qui engageait la conversation sur le sujet, et que c’était peut-être pas anodin en fait.

Et puis malgré plusieurs histoires avec des filles je ne me suis jamais sentie vraiment lesbienne, je ne saurais pas expliquer pourquoi mais j’étais pas du tout à l’aise avec ça, je ne m’y reconnaissais pas. Alors la transition a aussi remis du clair là-dedans et m’a permis de comprendre également des choses sur moi.

Et pour être honnête je suis passée par une phase de quelques semaines ou j’avais très peur que ça chamboule tout dans notre couple. On a toujours été très fusionnels et je craignais que tout ça nous sépare. Mais ce qui est sûr en tout cas c’est qu’à aucun moment ça n’a remis en question notre envie d’être ensemble.

Bon bien sûr je me suis trompée et mes craintes étaient inutiles, quasiment un an après on est encore plus proches finalement.

 


2. Blesser sans le vouloir.


Je pense que de ce côté-là je m’en sors plutôt pas mal. Mais bon encore une fois j’étais déjà bien sensibilisée au sujet,  et je connaissais les impairs à éviter. Je n’ai eu aucun mal a changer de prénom et à passer au masculin.

Par contre au tout début je l’ai peut-être un peu brusqué des fois, je ne voulais surtout pas qu’il se replie sur lui-même ou qu’il se laisse submerger par la panique, et je dois avouer que je suis quelqu’un qui aime bien secouer un peu les gens pour les faire réagir. Alors bon c’était sûrement pas toujours la meilleure chose à faire mais sur le coup je ne savais pas trop comment l’aider à dépasser ses angoisses.

Et de toute façon depuis qu’il a  bien entamé sa transition et qu’il est plus serein par rapport à tout ça j’ai plus aucune raison de le secouer !

 


3. Se mettre à nu.


Je ne peux pas vraiment dire que ça n’a rien changé à ce niveau-là. Avant on était un couple de « lesbiennes » et on se posait pas de questions à vrai dire. Depuis la transition, je fais plus attention, je réfléchis plus le truc. Comme il n’est pas encore opéré  j’ai des fois peur de faire quelque chose qui le gênerait et je le sens frustré aussi de ne pas avoir le corps qu’il souhaiterait. Mais on discute beaucoup, de tout, et de notre intimité aussi, et ça nous permet de trouver nos marques petit à petit.

 


4. Gérer l'ambivalence au quotidien.


L’ambivalence se situe juste au niveau administratif en fait. Et du coup c’est moi qui vais à la poste chercher ses colis et ses courriers, je paye avec sa carte bleue et ses chèques à sa place, et je vais aussi à la pharmacie avec sa carte vitale. Ce qui est plus embêtant c’est les contrôles de police comme on en a subi un récemment (mais « heureusement »  ils ont pensé à sortir leurs menottes mais pas à demander nos pièces d’identité !), quand il faut conduire aussi du coup c’est moi qui prend le volant pour éviter un contrôle de papier compliqué.

En gros, en attendant son changement de prénom (il a entamé une procédure récemment) c’est moi qui m’occupe des trucs administratifs au quotidien.

 


5. L'entourage.


Mon copain a fait son coming-out très rapidement à sa famille et ses amis, et j’ai très vite mis ma famille et mes potes au courant aussi. Tout le monde l’a assez bien pris et s’y est fait aussi rapidement que possible. De toute façon il aurait été impensable pour nous de mener une sorte de « double-vie » et on a eu de la chance que tout se passe plutôt bien.

Finalement notre entourage est composé d’ « anciens » qui sont passés au masculin sans trop de soucis et de « nouveaux » qui ne le connaissent que sous son identité masculine.

Cet été on est partis plusieurs semaines en vacances dans une région ou on ne connaissait personne, et où surtout personne ne le connaissait « d’avant ». Et mine de rien ça change tout, pas de crainte que quelqu’un se trompe de pronom, pas de question a se poser sur qui sait quoi et qui ne sait rien, la possibilité de choisir a qui on le dit, pas de crainte de croiser une vieille connaissance sortie de nulle part, etc…Et bon on avait déjà plus ou moins prévu de bouger de Paris un de ces jours pour pleins d’autres raisons, mais je crois que cette expérience nous a vraiment donné envie de tout recommencer tranquillement ailleurs.
 


6. La peur du parcours et de la chirurgie.


Comme je disais plus haut, j’ai eu peur au début que tout ça nous sépare et finalement ça nous a encore plus rapproché. En fait j’avais peur qu’une fois sa transition entamée il ait l’envie et le besoin d’aller tester ailleurs son nouveau physique. Bon c’était idiot en fait.

J’ai jamais été trop inquiète par rapport aux changements physiques dus aux hormones et aux opérations, je savais que ça le rendrait mieux dans sa peau et plus épanoui. Et puis comme je m’étais déjà bien renseignée sur le parcours c’était pas vraiment l’inconnu. Il en est à un peu plus de neuf mois sous testo et sa mammectomie est prévue pour dans une quinzaine de jours, et plus il avance dans son parcours, plus il est heureux…alors moi aussi.

 


7. Fonder une famille


On commence à en parler et j’espère vraiment qu’on ira jusqu’au bout. Pour l’instant il faut encore se mettre d’accord sur le moyen d’y arriver. Même si c’est un peu plus compliqué forcément que pour un couple « classique », ça ne me parait pas insurmontable.

 
 
Témoignage* de Kena.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.
Date de création : 2008

Temoignage de Lunamiel


1. Quand la personne que l'on aime apparaît comme transsexuelle.


J’ai rencontré mon compagnon par le biais d’un site de rencontre sur internet. On a beaucoup discuté puis il est venu passer un week-end chez moi. On est séparé de quelques 600 kilomètres. On s’est plutôt bien entendu dès le début. Physiquement, il m’a plu tout de suite mais j’ignorais complètement sa transsexualité.

Les mois ont passé, je savais qu’il était différent mais je ne connaissais pas du tout ce qu’il vivait. Je me suis posée des tas de questions, je lui ai posé des tas de questions mais son histoire était rodé, tellement rodé que j’ai cru ses mensonges pendant plusieurs mois.
 
Puis, les soupçons que j’avais se sont transformés en certitudes. Le net m’a bien aidé parce que lui ne voulait absolument pas me l’avouer. Je dois dire que sur le coup, j’ai été plutôt effrayé. L’inconnu fait peur, puis une fois que j’ai avalé la pilule, je me suis sentie sereine et totalement prête à l’épauler. Il est au début du parcours.
 
Puis, il a enfin admis ce que j’ai longtemps essayé de lui faire dire. Il a mal vécu ce moment, la peur du regard, du jugement ou tout simplement la peur de me perdre.

 


2. Blesser sans le vouloir.


Après m’avoir raconté sans entrer dans le détail, je prenais des gants pour lui parler de sa transsexualité. Il bannissait tous les sujets qui s’en approchaient, puis petit à petit, j’ai réussi à plaisanter avec lui, à lui dire ce que je ressentais.

J’ai toujours essayé de ne pas le blesser mais il y a eu parfois des loupés.

Il ne voulait et ne veut toujours pas parler de celle qu’il était, comme si elle n’avait jamais existé. Et c’est là que j’ai parfois été blessante, dérangeante parce que moi je voulais tout savoir de lui et je dois avouer que j’en suis toujours là parce qu’il refuse son passé.

Et puis, il y a eu cette prise de tête un jour où je lui ai dit que je ne savais même plus si c’était un mec ou une nana !!!! Je m’en veux parce qu’il a tout d’un mec sauf « cette poitrine que je rêverais d’avoir !!!! » ( C’est une boutade entre lui et moi, bien sur).
Maintenant, je me suis jurée de ne plus faire ça, de tourner ma langue dans ma bouche et de ne plus lui reprocher ce qu’il est.

 


3. Se mettre à nu.


On a eu des rapports rapidement après s’être rencontré. Il gardait son tee-shirt et son caleçon, qu’il a d’ailleurs gardé longtemps. Je me rends compte que je ne suis pas très futée parfois comme nana… J’aurais du le savoir dès qu’il m’a touché en fait. Bref…

Le temps a passé et petit à petit, il a bien voulu que je lui touche la poitrine, le reste du corps mais pas que je le regarde (ce que je faisais quand même mais très discrètement).
Son corps ne m’a jamais rebuté mais je dois dire aussi que je suis un peu bi sur les bords !!!
 
Lui, il avait honte, il pensait qu’il me ferait fuir…
Puis, il y a quelques semaines, il a enfin fait le pas de retirer son tee-shirt pour dormir et il a même maintenant une certaine facilité à prendre sa douche avec moi !!! un vrai plaisir !!

Je me sens tellement plus à l’aise en sachant qu’il n’a plus honte. C’est un tel plaisir de pouvoir être peau contre peau.

 


4. Gérer l'ambivalence au quotidien.


Pour le moment, je n’ai pas à gérer au quotidien réellement. Moi je le vis tellement naturellement, tellement bien. Je lui rappelle régulièrement que je l’aime tel qu’il est et que je serais là pour aller jusqu’au bout de son parcours.

On a prévu de vivre ensemble prochainement, c’est là sûrement que j’aurai à gérer cette ambivalence.

En effet, son état-civil étant inchangé, le reste du monde n’étant pas au courant, il faudra gérer le fait que je vis avec … un transsexuel qui n’a pas achevé son parcours et qui porte un prénom de fille !!!
 
Le plus difficile pour moi à ce niveau a été de me dire qu’"il"  a eu un enfant, qu’ "il" a connu la grossesse, l’accouchement…

Je ne pense pas avoir de difficulté à gérer le moment venu et lui se sent tellement mec que je  pense que ça passera bien.

 


5. L'entourage.


Je commence par le sien. En fait, c’est un des domaines dont nous ne parlons pas beaucoup, je ne sais donc pas vraiment.
 
Il semble qu’à part une tante, sa famille ne soit pas au courant réellement. Sa mère l’appelle par son prénom de naissance et ne s’étonne plus qu’il sorte avec des filles. Comme il dit, elle le croit lesbienne !!!

Quant à sa fille, elle l’appelle bien papa !!!!

Mon entourage ne sait pas, personne ne se doute. Je me suis confiée à une amie ouverte d’esprit, à part elle, personne ne sait. C’est la volonté de mon compagnon.

 


6. La peur du parcours et de la chirurgie.


Malheureusement, je ne sais pas ce qu’il ressent par rapport aux opérations. Peut être de la colère due à la lenteur du protocole.

On en parle peu. Ça me met d’ailleurs parfois mal à l’aise… j’aimerais tellement qu’il se confie totalement à moi…mais je persévère et un jour peut être…

 


7. Fonder une famille


Une envie, un projet puis une déception. Voilà ce que j’ai ressenti au fur et à mesure de notre relation. Il a vite lancé l’idée et j’ai pensé que peut être je voulais un enfant de lui. Je ne savais pas à l’époque.

On a fixé une date, puis il m’a avoué sa transsexualité et là tout s’est effondré ! Je ne pourrais jamais avoir un enfant de lui ! Il faudra qu’on fasse autrement si on en désire un. C’est un de ses souhaits les plus forts.
 
Moi je suis dans le doute. Comment faire ?
Comment le concevoir ? Faut-il trouver un homme qui ne posera pas de questions et qui se moquera de ce que devient l’enfant ? Aller à l’étranger ? Attendre encore et faire ça en toute « légalité » en France afin qu’il puisse le reconnaître en sachant que j’ai 35 ans et que le temps presse pour moi.

Bref, je ne sais pas encore… on ne sait pas. On a déjà une petite famille en quelque sorte, lui sa fille, moi la mienne.

On verra… On vit au jour le jour.

 

 
Témoignage* de Lunamiel.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : 2007

Temoignage de Carmelle

Être la compagne d'un transsexuel, si ce n'est pas catastrophique, est néanmoins hors du commun. Cette situation atypique engendre forcément des interrogations et impose une façon légèrement différente de gérer son couple. Parce que se sont des questions que l'on me pose très souvent, il me paraissait important de faire un rapide récapitulatif de ce que j'ai pu ressentir en tant que compagne de FTM. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser afin qu'elles soient ajoutées à mon témoignage.

 


1. Quand la personne que l'on aime apparaît comme transsexuelle.


Comme dans la plupart des cas, je n'ai pas eu connaissance dès le départ de la transsexualité de mon petit-ami. Lorsque c'est devenu plus sérieux, il m'a appris et expliqué son « problème ». On ne peut pas dire que je sois tombée des nues, je me doutais bien qu'il y avait quelque chose d'important qu'il me cachait. Ma première réaction n'a pas été un rejet, bien au contraire. J'ai été ébranlé et touché par ses confessions, et même si je n'ai pas tout compris, instinctivement je n'ai pas eu de doute sur son identité et j'ai voulu le protéger. La confiance dont il me faisait preuve en avouant qui il était, effaçait tout le reste.

Cependant, et ce rapidement, avec le recul une sorte de panique s'est envahie de moi. Pendant quelques jours, dans de bref moments je me sentais perdue, sans savoir si je connaissais bien la personne que j'avais en face ou si c'était moi qui me montait la tête avec des questionnements stupides. Je crois que ce passage est obligatoire. Pour moi il a été très court, mais il m'a fallu tout de même prendre le recul nécessaire pour m'apercevoir que c'était toujours le même homme.

De mon point de vu, ne pas dire immédiatement sa transsexualité me semble nécessaire pour ne pas faire fuir la personne en face. De plus, on ne demande pas le CV de chaque individu que l'on croise. Toutefois, même si je considère les hommes FTM exactement de la même façon que les hommes bio, je me sentirais trahie si on me cachait sa transidentité alors que la relation devient sérieuse. Je trouve que c'est cacher une partie de soi-même, car qu'on le veuille ou non, être transsexuel n'est pas un détail.

 


2. Blesser sans le vouloir.


L'une des plus grande peur que j'ai eu dès que j'ai su que mon compagnon était trans, c'est de commettre une bourde qu'il le mettrait mal à l'aise. J'avais des tonnes de questions à poser pour bien comprendre la problématique, mais en face, j'avais quelqu'un qui faisait tout pour l'éviter. Bien sûr, j'ai évité de poser des questions inutiles comme demander le prénom de naissance, je trouvais que c'était une preuve de confiance que lui seul pouvait m'accorder au moment voulu. Bref, les premières semaines ont été compliquées, et tourner sa langue sept fois avant de parler a pris un sens pour moi.

Je pense que le seul remède pour ne plus avoir peur de faire ou dire une bêtise, est de ne surtout pas rendre la transsexualité plus tabou qu'elle ne le mérite. Parler, discuter et échanger permet d'apprivoiser la situation et de la démystifier, du moins ça à été le cas pour nous. Faire comme si de rien n'était n'est pas une solution non plus, être transsexuel n'est pas la fin du monde, alors il ne faut pas agir comme si c'était la cas et entretenir un cercle vicieux.

 


 3. Se mettre à nu.


Encore un point délicat lorsqu'on est avec un transsexuel : La sexualité. J'ai vécu les choses de deux façons très différentes.

En premier, j'ai vécu avec mon copain une sexualité basé sur les interdits. Interdictions de le toucher et de le voir nu évidemment, mais ce n'était pas là l'essentiel. Le sexe était tabou, réduit au plus strict minimum. Même si à ce moment là, je m'étais convaincue que cette situation me contentait, il n'en était rien en réalité. Nos rapports se limitaient à des simulacres froids et sans intérêts. L'excuse était que la faute en revenait à son corps, qu'il fallait être patient pour pouvoir vivre un sexualité « normal ».

Je vois le sexe comme un partage fort entre deux êtres, mais le corps transsexuel impose ses limites. Avec ou sans phalloplastie/méta, on ne pourra jamais avoir des rapport sexuels "classiques". Je pense qu'il y a un deuil à faire pour les FTM, comme pour leurs compagnes/compagnons. Il y aura toujours des différences physiques comparé aux hommes de naissances, il n'y aura jamais d'éjaculation etc. S'en rendre compte fais mal sur le moment, mais une fois le deuil effectué, je crois qu'on peut repartir sur des bases saines et apprécier ce que l'on peut faire. On peut avoir une sexualité épanouie lorsqu'on vit avec un transsexuel, il suffit d'apprivoiser l'animal et d'en jouer Complice. Je suppose que tout le monde n'est pas capable de faire abstraction de certains traits physiques qui les bloquent totalement dans leurs rapports avec les autres, mais ce que j'ai pu observer, c'est que le temps et l'hormonothérapie fais bien évoluer les choses.

On passe donc à la seconde façon dont j'ai vécu le sexe avec un trans. Déjà nous avons avancés progressivement ensemble pour que ce sujet ne soit plus tabou. Pour moi, il était primordiale que le sexe ne soit pas qu'un acte qu'il faut faire parce que c'est comme ça. Pour faire plus simple, je voulais que mon conjoint ressente aussi du plaisir. Les hormones engendrent une croissance du sexe qui aide bien, chaque personne réagit différemment, et si pour certains la pousse est très limité, pour d'autres elle est plus conséquente. Le gland se développe et les érections naturelles sont de plus en plus palpable Innocent. A partir de là, nous avons pu trouver un compromis en profitant de tous les plaisirs que pouvait nous donner l'utilisation de ce dicklit. Avec de nombreuses discussions, nous avons pu progressivement découvrir cette partie de son corps, par des caresses de toutes sortes Coquin.
 
S'il n'est pas évident pour un FTM d'utiliser enfin son sexe, ce n'est pas non plus forcément facile pour les conjoints. Ce sexe ambiguë peut rendre mal à l'aise au début, mais il n'y a pas une façon de vivre sa sexualité, que l'on soit bio, hétéro, homo ou transsexuel. Chacun trouve son propre compromis avec son corps et ses envies. Le sexe ne fait pas l'homme, et je préfère de loin vivre une sexualité un peu atypique mais épanouissante, plutôt que de vouloir rester dans la caricature de l'hétérosexualité en dépit de son propre bien-être. Personnellement, donner du plaisir à mon partenaire m'a fait en prendre moi même. Il respecte mes envies et je respecte les siennes.

Le dernier point que je voudrais aborder est le torse. L'interdiction de toucher le torse nu de son conjoint n'est pas évidant, et parfois les opérations tardent. Mais à moins que les deux soient prêt à passer outre, il faut s'armer de patience. Dans ce cas, les t-shirts compressifs permettent tout de même des caresses à travers les vêtements pour les plus réfractaires.

Quoi qu'il en soit, coucher avec une personne masculine mais physiquement féminine ne m'a pas fais remettre en cause ma sexualité. A l'inverse, ses parties intimes les plus féminines ne m'intéressaient pas au point que ça à renforcé mon hétérosexualité, mais quel que soit le passé ou la taille du sexe de la personne qui m'attire.

 


 4. Gérer l'ambivalence au quotidien.


Il y a une chose encore qui est assez difficile à gérer, c'est l'ambiguïté de son compagnon face au monde extérieur. Si pour moi il était bel et bien un homme, je me suis rendu compte qu'il était loin d'en être autant avec la plupart des personnes qu'on peut croiser dans une journée. J'étais dans une histoire fusionnelle, et lorsque monsieur tout le monde parlait à mon petit ami au féminin ça me faisait mal et me mettait en colère. Au début je n'osais rien dire, mais très vite j'ai fini par moi-même reprendre les gens ou par lui passer devant comme si le mademoiselle m'avait été adressé. Malgré tout, à force d'être pris trop souvent pour un couple hors-norme que l'on dévisage ou sur qui on se permet de lancer des réflexions sympathiques, sortir devenait plus pesant. Heureusement pour nous, les hormones sont vite arrivées et ont agis suffisamment vite sur son physique pour que le doute sur son identité ne persiste pas. Ces situations, qu'on ne peut pas toujours éviter, étaient irritantes au quotidien, mais je ne me suis jamais sentie honteuse d'être avec lui, et la pression extérieure ne m'a jamais fait douter de qui il était vraiment, malgré les apparences.

Souvent, après ce genre de confrontations, mon conjoint perdait complètement ses moyens. Il se renfermait, se mettait en colère ou pleurait. Les compagnes/compagnons étant les seules personnes là, c'est souvent nous qui prenons de plein fouet sa mauvaise humeur. Je pense que s'il faut savoir être là et réconforter dans les moments difficiles, mais trop plaindre et tout encaisser sans rien dire n'est pas non plus une bonne chose. Il faut qu'il soit conscient qu'il n'est pas le seul à souffrir dans de tel cas, être en couple ne signifie pas forcément tout laisser passer. Je crois qu'au contraire il vaut mieux dédramatiser, après tout, le futur ne pourra être que meilleur. Et puis, non, c'est pas parce que la caissière de Auchan lui a dit mademoiselle, qu'il s'est décrédibilisé à nos yeux. C'est certainement un mauvais moment à passer, mais ce n'est pas pour autant la fin du monde.

Pendant longtemps, la boite à lettre à été un objet mystique. N'ayant pas connu son prénom de naissance dès le départ, et mon conjoint étant parano, je n'avais pas le droit de regarder le nom sur le courrier, car la majorité était reçu sous son identité féminine. De même, quand un FTM n'a pas encore assez d'assurance pour assumer, acheter quelque chose si il faut une pièce d'identité, visiter un appartement, faire des démarches administratives sont de vrais casse-tête. Beaucoup de gens l'ignore, mais il est tellement plus simple de dire qu'on est en attente d'un changement d'état civil ! La plupart des néophytes n'en n'ont strictement rien à faire du contenu de votre culotte.

 


 5. L'entourage.


Une des grandes difficultés quand on accompagne quelqu'un durant sa transition, c'est aussi de gérer cette ambiguïté avec ses proches. Avec les amis, les chose ne sont peut être pas trop problématique. Pour les anciens, soit ils comprennent, soit ils passent leur chemin. Mais la plupart des gens, s'ils ne comprennent pas forcément, se montre au moins un minimum compréhensif. Bien sur il y aura toujours des personnes bien attentionnés pour rappeler le « f » de la carte d'identité ou faire des réflexions sur le physique de votre chéri. Tout le monde n'est pas capable de regarder autre chose que son nombril Complice.
 
Pour la famille, c'est un peu différent. Ma propre famille n'a pas fait d'histoire, ils l'ont appris par hasard et n'ont pas souhaité en discuter. Je sais seulement que ça ne les dérange pas, et qu'à l'exception d'un membre de ma famille qui accepte sans comprendre, ça n'a rien changé à leur façon de percevoir notre couple. J'ai la chance aussi, d'être dans une famille ou le transsexualisme n'était pas complètement inconnu, et ou la tolérance a toujours été au centre de mon éducation.

Pour la famille de monsieur, ça a été un peu plus compliqué. Les contacts avec ses parents ont été purement et simplement coupés avant même mon arrivée dans sa vie. Ses frères et sœurs ont eu des difficultés à accepter et à comprendre. Ce qui était difficile pour ma part, c'était de ne pas être considérée. Sans oublier le féminin pour parler de mon petit-ami, que je prenais comme une agression ou (souvent à juste titre) un besoin de le remettre sur les rails. C'était à chaque fois une épreuve, surtout que je n'avais pas encore le recul nécessaire. Cependant, avec le temps, les rapports avec certains membres de sa famille ont évolués. On a tendance à oublier que les proches aussi doivent accepter que la sœur ou la fille qu'ils ont toujours connu, est en réalité quelqu'un d'autre, mais que ça ne change rien sur le fond. Il y a aussi la peur de l'inconnu, l'inquiétude qu'on pouvait avoir pour lui, et les solutions de facilitées pour se protéger de tous ces chamboulements. Bref, tout peut toujours évoluer.

 


 6. La peur du parcours et de la chirurgie.


Comme je l'ai déjà souligné dans le paragraphe précédant, l'inconnu fait peur, et c'est valable pour nous aussi. Le plus effrayant pour ma part, à été d'apprendre et d'accepter tout le côté médical. Une opération c'est effrayant, mais quand en plus on vous parle d'une intervention de plus d'une dizaine d'heures dont les résultats sont plus qu'incertains, ça à tout d'un véritable cauchemar. Je me souviens de mon anxiété lors de la première intervention, j'étais toute seule chez moi, car en plus il n'avait pas voulu que je l'accompagne, à attendre que le téléphone sonne, morte d'inquiétude, et à la fois en colère et désespérée. Il faut se rappeler que le jeu en vaut la chandelle, s'il en a besoin pour se sentir bien, sa vie n'en sera que meilleure. J'ai vu les changements radicaux qui se sont effectués les semaines qui ont suivis l'opération. Il était plus sur de lui, moins triste et avec pleins de nouvelles envies. Il s'est trouvé, tout simplement.

Pour parler du reste, les hormones changent énormément de choses aussi. Plus son physique évolue vers le masculin, moins il y a de crises en rapport avec les réactions des autres. Il n'a plus à stresser à l'idée de sortir de chez lui ou de rencontrer de nouvelles personnes. Sans compter les petites victoires quotidiennes : 3 nouveaux poils sur le menton, ½ centimètre sur le kiki etc. De plus, la testostérone agit sur le morale de manière positive. Ce rapprochement entre son lui physique et psychologique n'a que du bon, et rend la vie plus agréable pour chacun d'entre nous. Ses traits se masculinisent (bien que chacun réagit différemment aux hormones selon son patrimoine génétique) mais il ne change pas du tout au tout. Le bonheur et le bien-être qu'il en ressent, de toute façon, efface toutes nos craintes. Il n'y a rien de meilleur que de voir la personne que l'on aime être enfin heureux.

 


7. Fonder une famille


C'est LE problème quand on vit avec un transsexuel, avoir des enfants est problématique. Déjà, il faut accepter qu'en avoir naturellement ne sera jamais possible. C'est un mot qui revient souvent dans cet article, mais c'est un vrai deuil à faire. Accepter aussi que sans la rectification de son acte de naissance, aucune démarche ne nous est ouverte en France. Tant que ce problème administratif n'est pas réglé, la seule exception est d'avoir recours à un insémination artificielle (IAD) en Belgique, sachant qu'une fois de retour en France, il sera impossible pour votre conjoint de reconnaître l'enfant. Pour parler de mon cas, je n'avais jamais songé à avoir des enfants avant d'être confronté à cette situation. Il m'a fallu un certain temps pour passer à autre chose et être capable d'apprécier les autres possibilités qui s'offriraient à nous, comme l'IAD ou l'adoption, malgré toutes les complications. En ce qui concerne le mariage, lui aussi est tout à fait possible et légale à condition que l'état-civil soit rectifié. Pour conclure, il faut s'armer de patience
 


Conclusion


Pour conclure, mon sentiment sur tout ça, avec le recul, est qu'un homme qu'il soit ftm ou pas ce n'est pas le principal. J'aime une personne avant tout. Bien sur, ceci est mon témoignage et n'engage que moi. J'espère qu'il sera rejoint par d'autres très rapidement, je rappelle que tous les points de vue sont intéressant, tant qu'ils sont respectueux de chacun. 
 


 
Témoignage* de Carmelle.
*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : 2007

Temoignage de Rachel


1. Quand la personne que l’on aime apparaît comme transsexuelle.


Comme beaucoup je n’ai pas su depuis le début que mon copain était transsexuel mais je l’ai appris seulement au bout d’un peu plus de deux ans.

Certains pourront trouver ça bizarre que je ne m’en sois pas aperçu avant mais vous comprendrez mieux en sachant que je suis lesbienne, et que  nous formions donc un couple homo.
Un peu avant qu’il me l’annonce j’avais déjà de forts soupçons, j’ai tenté d’aborder le sujet en lui posant la question directement, mais ça réponse à été un « non » catégorique et j’avais l’impression de l’avoir vexé. J’ai donc changé de sujet assez rapidement tout en lui disant que même si il était ftm ça ne changerait rien pour moi.

Il était resté bloqué sur ma question, tout en me disant qu’il ne l’était pas. Alors peu de temps après j’ai posté un sujet sur un forum (il était au courant). Après ce post on a beaucoup parlé, lu beaucoup de choses et vu des reportages, et là j’ai enfin eu la certitude qu’il était trans.
Le soir même j’ai réussi à le faire avouer avec beaucoup de mal, il ne savait plus ou se foutre, il en a pleuré par peur de me perdre, j’ai essayé de lui faire reprendre confiance en lui mais en vain, persuadé qu’en tant que lesbienne assumée sa transsexualité mettrait fin à notre couple. Il m’a même dit que si je le voulais il resterait comme ça pour moi, tout ça par peur de me perdre. C’est sublime comme réaction de sa part, mais il faut vraiment être inhumain pour dire oui à se genre de proposition…

Je tiens à préciser qu’il a toujours été certain de sa transsexualité, c’est juste les circonstances de la vie qui lui ont empêché d’assumer avant.

Tout ce que je peux dire maintenant, c’est que s’en douter est une chose, le savoir en est une autre, on y réfléchi beaucoup plus, forcément, notamment aux conséquences sur la vie quotidienne etc… D’un autre côté ça fait comprendre beaucoup de choses. Mais on aime une personne avant d’aimer un « sexe » et franchement quand il me l’a dit j’ai trouvé ça tellement touchant qu’il me dise une chose si importante qu’il n’avait jamais réussi a dire à personne en presque 23 ans. Quand j’ai vu sa peine, et tout en sachant combien ça coûte d’annoncer quelque chose comme ça au bout de deux ans, je me suis dit que j’avais de la chance de l’avoir et sa transsexualité était bien plus que secondaire.

Je tiens à dire que je suis toujours lesbienne mais j’aime mon bébé avant tout, c’est une sexualité à part et bien plus importante Complice
Pour reprendre une de mes expressions préférées je suis une lesbienne hétéro qui se tape un trans, ou plus clairement une gouine transgénique.

 


2. Blesser sans le vouloir.


Mon paragraphe préféré arrive…

Niveau boulettes, j’ai toujours été championne et à ce niveau là aussi. J’ai toujours voulu le rendre plus féminin, lui faire mettre des décolletés, se maquiller, je ne voulais pas qu’il se coupe les cheveux trop courts… enfin je le laissais quand même faire mais je donnais juste mon point de vue…

Quand il me disait vouloir se faire enlever les seins je trouvait ça anormal et pour le « rassurer » je lui disais qu’il avait des seins sublimes et que je les adorais (tout ça avant qu’il ne me l’annonce je précise). Du coup il faisait des efforts pour me plaire et appréhendait encore plus le fait de me le dire, tout en étant encore plus dépressif…
Je lui disais aussi souvent que je trouvais les pénis immondes etc…

En gros j’ai fait tout ce qu’il ne fallait pas faire, et même si j’avais l’excuse de l’ignorance, je m’en voudrai toujours à ce sujet.
Au final j’ai du batailler et je bataille encore pour lui faire comprendre qu’il me plaît en tant qu’homme, vu qu’il se sent mieux et qu’il est enfin bien/mieux dans sa peau, sa séduction en est décuplé et notre vie plus épanouie…

Je dois mettre un petit, très léger bémol à ça, j’avoue que si il voulait une phallo ou avait un « vrai » pénis j’aurais beaucoup de mal... Je m’y ferais mais bon… Ça serait difficile : Vive la méta mdrr (heureusement c’est ce qu’il veut, en plus niveau sexuel, si il ne pouvait plus prendre de plaisir je ne m’en remettrais pas…)

 


 3. Se mettre à nu.


Parlons peu, parlons bien, parlons de sexe lol.

Sujet plus délicat…
Au début de notre relation nous avions une sexualité plus qu’épanouie, plus que fréquente, bien que dans le noir ce qui m’a toujours frustré, et au fur et à mesure la fréquence a diminuée et je pouvais moins le toucher et encore moins ses seins (même si je n’ai jamais vraiment eu le droit d’y toucher, je bravais l’interdit…)

Enfin bon j’avais la certitude de ne plus le satisfaire et mon amour propre et mon moral en général en a pris un sacré coup, maintenant que je sais, ça va mieux, même si la fréquence n’est pas à son top.

Quand on le fait c’est toujours génial (enfin pour moi, je ne veux pas parler pour mon homme même si je pense que c’est réciproque). Par contre même en sachant et en comprenant qu’il est mal à l’aise avec son corps, j’ai toujours peur de faire quelque chose qu’il ne faut pas et toujours peur de mes « compétences ».

 


4. Gérer l’ambivalence au quotidien.


Ce qui est dur pour lui et donc pour moi, c’est que transsexualité rime souvent avec peur du jugement, peur d’être reconnu non pas pour ce qu’on est mais pour ce à quoi on ressemble.

Mon chéri est assez casanier à cause de ça, toujours peur qu’on voit ses seins même avec un underwork (en réalité il en met 3 pour sortir), il sort au minimum de la maison (même si ça va mieux à l’heure actuelle), et il ne parle pas en public.

C’est assez frustrant parfois mais surtout difficile de se rendre compte à quel point il est mal dans sa peau, alors j’essaye de le bouger, de le motiver à sortir, de lui faire reprendre confiance en lui avec plus ou moins de difficulté selon les jours.
Quand on sort peu importe le regard des autres (en même temps on a jamais trop eu de problème à ce sujet), quand on l’appelle « monsieur », ce qui est souvent le cas, c’est une victoire, quand c’est « mademoiselle », on relativise ou on corrige les gens selon les cas, quand c’est un gamin qui dit à sa mère « mais si maman c’est une femme »  et que la mère est toute gênée et dit : « mais non, tu vois bien que c’est un monsieur » on le prend à la rigolade.

Je pense que le secret pour aller bien, c’est avant tout l’autodérision.
Et quand on est trans, avoir de la chance d’avoir un entourage qui vous bouge le cul (désolée pour la vulgarité) et qui ne vous laisse pas dans votre coin, ce qui est évidemment une solution de facilité.

 


5. L’entourage.


En ce qui concerne notre entourage, au niveau amical, tout s’est extrêmement bien passé, même si son prénom masculin mettra un peu de temps à s’imposer.

Du côté de ma famille ça s’est même passé mieux que mieux, j’ai adoré quand ma mère m’a dit « évidement c’est difficile quand on est parent, mais si c’était toi tu peux être sûre que je t’aurais soutenu jusqu’au bout ». Elle était d’ailleurs très bien informée sur le sujet ce qui m’a épaté vu que selon moi elle ne savait pas ce qu’était un(e) transsexuel(le).

Du côté de la famille de mon chéri ça s’est beaucoup moins bien passé, hélas. Je ne détaillerai pas car ça serait trop long, mais depuis l’annonce il y a une réelle cassure, plus de relations du tout avec son père, avec sa mère pas des masses mieux, même si ça ne me touche pas directement, ça me rend malade pour lui, je n’arrive pas à comprendre …

Ses collègues sont eux aussi informés (bon, pas ses supérieurs, mais avec eux je pense qu’il vaut mieux éviter pour l’instant…). Ils le soutiennent et ont eux aussi hâte que les transformations physiques commencent grâce à la tésto (ben ouais, il va y avoir des situations cocasses lol)

 


6. La peur du parcours et de la chirurgie.


En ce qui concerne le parcours en lui-même, je ne suis pas plus angoissée que ça, j’ai confiance en la médecine, confiance en les chirurgiens, je pense juste qu’il faut savoir bien les choisir, ce qui est sur c’est qu’à chaque étape je ne le quitterai pas d’un poil sauf si il me le demande, et vu qu’il tient à ma présence, tout est nickel.

La seule chose qui me faisait un peu peur c’était le premier rendez vous psy, peur qu’il lui dise que si sa copine est lesbienne c’est que lui aussi l’est, peur qu’il le freine et lui casse le courage qu’il a eu pour prendre rendez vous, heureusement tout s’est extrêmement bien passé.

J’ai hâte qu’il ait ses hormones et en ce qui concerne la chirurgie, j’espère juste que ça se fasse le plus vite possible.

Vivement qu’il aime son corps...

 


7. Fonder une famille.


En tant que lesbienne dans tous les cas avoir un enfant était quelque chose de compliquée pour moi à la base, mais je ne me dit que pas tant que ça au final.

On veut des enfants, mais on n’est pas pressés. De plus  je ne me sens absolument pas mature pour le moment et quand je vois certains enfants (la grande majorité..) ça me coupe l’envie direct lol enfin ça c’est tout à fait personnel.

Mais côté pratique j’aimerais en porter un via insémination car je pense que c’est quelque chose à vivre quand on a la chance de pouvoir le faire…

Et si on en veut un deuxième, on opterait bien pour l’adoption Sourire

 


Conclusion.


En conclusion je dirais juste que rien n’est impossible en amour et dans la vie en général, je pense que notre couple en est la preuve.

J’aime mon homme et je le considère réellement comme un homme, même si je l’ai connu en femme, que je suis lesbienne et que ma langue bafouille parfois.

Et si je peux me permettre une dernière chose, avant de connaître vraiment le sujet, j’avais des a priori à la con, sans être transphobe pour autant.

Alors laissez leur chance aux gens qui vous entourent (enfin juste ce qu’il faut) et si vous avez des questions à me poser ou quoi que se soit d’autre ça serait avec plaisir que je vous répondrais.

 

Témoignage* de Rachel

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Date de création : 2007

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