FTM Information

Jeune et trans

Les prises de consciences et les questionnements sur l'identité de genre se font de plus en plus tôt. C'est pourquoi nous avons tenté d'écrire cet article en tenant compte de la  particularité d'être à la fois transsexuel et mineur. Si vous avez des questions spécifiques qui ne sont pas abordées dans cet article, des remarques ou des suggestions sur le contenu, n'hésitez surtout pas à nous contacter.

  1. Préambule
  2. Le coming-out
  3. La transition médicale
  4. Le passing
  5. Questions/réponses et idées reçues

 


1. Préambule


Vous êtes de plus en plus nombreux à aborder les sites et forums transsexuels en étant mineurs. Pour bon nombre d'entre vous, votre âge est un facteur supplémentaire de malaise et un frein à votre liberté. Cependant, même si ça fait vieux con lol, vous avez toute la vie devant vous. Si cet article a un but informatif sur ce qu'il vous est possible ou non de réaliser, il n'est pas à prendre comme une course contre la montre Complice.

Quel que soit l'âge auquel on l'aborde, une transition FTM n'est pas une compétition où le but est d'aller le plus vite possible. Il faut savoir aussi prendre le temps de réfléchir et de voir comment on évolue. Se poser des questions sur son identité est une chose tout à fait normale mais se comprendre demande du temps. Chacun avance à son propre rythme, certains vont vite, d'autres prennent des années, il n'y a aucune règle en la matière.
 
Si vous êtes en plein questionnement aujourd'hui, ça ne veut pas dire que vous êtes transsexuel pour autant. Je pense qu'il y a autant de genres que de personnes, et peut-être qu'avec le temps et du recul vous vous apercevrez que vous avez " juste" une identité sexuelle un peu plus fluide que les autres. Il est même possible que ce ne soit qu'un passage.
 
Voir un psychologue peut aussi être une façon de se poser et d'essayer de comprendre ce que vous ressentez. Bien sûr, il y a toujours le risque de tomber sur quelqu'un de fermé à ces problématiques, mais si vous avez la chance de trouver un bon psy, avoir un avis externe et sans trop de jugements peut vous permettre d'y voir plus clair (cf. article " psy??? " ). Même si, après tout, la personne la mieux placée pour déterminer qui vous êtes reste vous-même.

Je voudrais aussi rappeler que la vie ne s'arrête pas au fait d'être transsexuel. Ça n'en a pas l'air de prime abord, mais le monde ne s'arrête pas de tourner et vous n'êtes certainement ni un monstre, ni une erreur. A chaque problème il y a une solution. Parfois cela demande un peu de patience mais le jeu en vaut la chandelle et il y a de belles choses à vivre, même sans testostérone Sourire.

 


2. Le coming-out


Le coming out est la décision de faire une annonce officielle et volontaire afin de révéler votre identité de genre. Il y a dans votre cas, je crois, deux grande étapes : la famille et l'école.

 

2.A Famille et proches

 Avouer son transsexualisme n'est pas une décision facile. Vous pouvez décider de le dire, tout comme vous pouvez faire le choix de le taire jusqu'à votre majorité (ou plus si besoin est). Mais si vous souhaitez entamer les choses dès à présent, mettre au courant vos parents rendra les choses plus facile, surtout s'ils décident de vous soutenir.

 
Pour le coming out, il y a bien des façons de procéder qui dépendent essentiellement de vos relations familiales, de votre personnalité et de votre pudeur. De mon point de vue le face à face est souvent la meilleure solution, d'une part cela permet de vous montrer comme quelqu'un de posé et réfléchi lors de l'annonce, et d'autre part de répondre aux questions et aux interrogations qui viendront spontanément à vos parents. Mais ceci n'est qu'un avis personnel Complice.
 
Selon vos préférences ou le genre de réactions que vous connaissez à votre entourage, vous pouvez aussi rédiger une lettre pour prendre le temps de poser vos mots et d'écrire tout ce que vous souhaiteriez leur dire. Trouver les mots justes et ne rien oublier peut être difficile une fois dans l'arène ^^ Reste le téléphone ou les e-mails, qui, à mon avis, sont des solutions plus délicates car plus impersonnelles et froides. Ceci reste avant tout une affaire de goût et de préférence personnelle, il faut aussi savoir s'adapter à vos interlocuteurs. Comme vous, certains ont du mal à parler, et passer pas l'écrit est une façon plus douce de rentrer en communication.
 
Il est rare que les parents le prennent bien dès le départ, c'est pourquoi je pense qu'il faut vous préparer au pire, histoire de vous montrer fort, posé et digne quoi qu'il en sorte. Une telle attitude peut rassurer l'autre. On vous fera sûrement des reproches, ou, au mieux, on ne vous prendra pas au sérieux. Il est important de ne jamais rompre le dialogue, vos parents ont eux aussi une transition à faire. Passer du « elle » au « il » quand il s'agit de son enfant est certainement très difficile. Après tout, c'est eux qui vous ont mis au monde ! Tout le monde a besoin de temps et même si la situation peut paraître difficile, vous êtes jeune et vous avez toute la vie devant vous Cool.
 
Il faut aussi penser que l'idée de la transsexualité ne leur avait probablement même pas effleuré l'esprit. Il est possible qu'au moment de l'annonce ils tombent des nues, il arrive aussi qu'ils n'aient pas énormément de réactions. Fréquemment les parents ne voient là qu'un bouleversement passager de plus dû à l'adolescence, un simple caprice qui finira par vous passer tout seul, et n'en sont donc pas plus inquiet que ça.
 
Quelque soit leur réaction, il vous est possible, si vous avez trouver un psy assez "trans-friendly", d'y emmener vos parents afin qu'ils discutent avec ce dernier. Il existe aussi des associations un peu partout en France, où vous et vos parents seront les bienvenues. Pour certains, avoir des réponses de « professionnels » peut être rassurant et permet de dédramatiser la situation. La présence d'un médiateur peut être un bénéfice pour vos relations et pour une compréhension mutuelle ! 
 
Bien sûr, je ne ferai pas l'impasse sur la sacro-sainte culpabilité d'annoncer ça à ses parents. Mais je vous rassure (ou pas Coquin), cette culpabilité est réciproque. Souvent ils cherchent à savoir ce qui a engendré cette situation, soit en vous la reprochant, soit en cherchant une raison dans l'éducation qu'ils vous ont donné. Mais à l'heure actuelle la transidentité n'a aucune explication valide. Je pense (mais ce n'est que ma vision des choses) que chercher toujours des raisons est une perte de temps, d'autant plus si elles n'existent pas. Il ne faut pas se bloquer sur ça mais toujours garder le dialogue ouvert pour avancer tous ensemble autant que possible.
 
Il est important également qu'ils puissent se renseigner, pour cela il existe des forums pour les proches où ils pourront eux aussi discuter et échanger avec des personnes dans la même situation. Notre propre forum se ferait un plaisir de les accueillir et de leur offrir un espace de parole. De même, s'ils le souhaitent, ils peuvent témoigner sur notre site de façon anonyme ou même nous contacter juste pour discuter.
 
Si vraiment cela se passe mal ou que vous pensez qu'il est impossible de leur en parler, alors il ne vous reste qu'à attendre l'indépendance et la majorité. Sans le consentement de vos parents, aucun traitement hormonal ni chirurgie n'est possible jusqu'à vos 18 ans. Toutefois, pour certaines démarches comme la consultation d'un psy, leur accord peut-être contourné (cf chapitre 3.a ).
 
 
2.B Coming-out à l'école
 
Concernant votre identité à l'école, il est possible, si vos parents sont au courant et acceptent assez bien les choses, de vous faire appeler par votre prénom masculin. Mais comme souvent pour ce genre de démarche, cela dépend entièrement du bon vouloir de vos interlocuteurs.
 
Si vous êtes encore au collège il y a peu de chance qu'on vous prenne au sérieux si jeune, mais qui ne tente rien n'a rien Complice. Pour les lycéens, vous pouvez déjà faire changer votre prénom sur la liste d'appel en faisant la demande à votre professeur principal, au chef d'établissement ou encore en vous adressant à l'administration. Vous pouvez aussi commencer votre coming-out par l'infirmière de l'école. Je me répète, mais il est important que vos parents soient déjà au courant, l'apprendre par un tiers dont on ne maîtrise pas l'avis sur le transsexualité peut vous porter préjudice auprès de tous. Et si vous faites cette demande seul, je serais très surprise qu'une personne bien attentionnée n'avertisse pas vos parents Indécis.
 
Si l'année n'est pas encore commencée, et à plus forte raison si vous changez d'établissement, le plus simple est de prendre rendez-vous si possible accompagné de vos parents ou d'une lettre écrite par eux, afin de demander à ce que votre prénom soit changé sur la liste d'appel et sur le carnet de liaison. Toutefois, pensez que le jour des examens vous devrez impérativement présenter votre carte d'identité et votre convocation officielle, celles-ci doivent concorder si vous voulez avoir accès à la salle d'examen. Pensez-y avant de vous faire piéger ^^. Pour résumer, il faut que votre établissement vous inscrive auprès de l'académie sous votre identité légale et modifie seulement les documents « internes ». De même, pour des raisons administratives similaires, vous devez mettre votre prénom officiel sur les devoirs rendus aux examens (baccalauréat, brevet des collèges, etc... ).
 
 
 
Malheureusement, changer votre prénom n'est pas une obligation de la part de l'administration de votre école, c'est une faveur que l'on vous fait et qui dépend entièrement de l'approbation des responsables de votre établissement. Cependant la façon dont vous vous présenterez, comme votre persévérance et l'appui de vos proches, ne peuvent que jouer en votre faveur.

En cas de blocage administratif (un refus d'utiliser votre nom d'usage sur la liste d'appel par exemple) avec votre école, collège, lycée ou fac, vous ou vos parents pouvez saisir un médiateur. Avant la saisie du médiateur, vous devez d'abord effectuer une démarche auprès de l'établissement qui a pris la décision, sous forme de demande d'explication ou de contestation du refus. Il est conseillé d'y ajouter que vous ferez appel au médiateur si le refus persiste, cette simple menace pouvant parfois suffire à débloquer la situation.

Pour cela, vous devez envoyer un courrier, par lettre postale, mail ou télécopie, comprenant vos coordonnées et une explication détaillée sur le différent. Pensez à mettre l'accent sur la notion de discrimination et de non-respect de la vie privée (cf. Droits des trans).

Attention toutefois, saisir le médiateur ne signifie pas que vous obtiendrez forcément gain de cause, mais c'est un moyen de pression supplémentaire qui peut vous aider dans vos démarches auprès de votre établissement scolaire et prouver votre détermination.

Pour en savoir plus et trouver la liste des médiateurs, c'est par ici : Faire appel au médiateur. (Merci à LittleNemo d'avoir partagé cette info. Sourire )

 
Si malgré tout vous devez rester avec votre identité féminine tout n'est pas perdu pour autant. Cela ne vous empêche pas, si vous vous en sentez le courage et que le terrain vous semble favorable, de mettre au courant vos camardes de classe et vos professeurs afin qu'ils fassent des efforts individuellement. Attention, ça peut être quitte ou double surtout avec vos camarades. Si dans la majorité des témoignages cela se passe bien, il arrive quelques fois que vos chers collègues vous prennent en grippe. Dans ce cas là, la bête noire est souvent les vestiaires... je ne veux pas vous décourager, mais il faut que vous soyez conscient que vous prenez aussi des risques.
 
Il est important de réussir vos études, c'est une condition essentielle pour être libre de vos choix, y compris pour la transition. En privée il faut avoir les moyens financiers pour accéder à certaines opérations chirurgicales. En équipe officielle, on peut vous rétorquer qu'un traitement hormonal sera un frein pour votre réussite scolaire et professionnelle, surtout si celle-ci est déjà fragilisée par la situation. Bien entendu, ces arguments sont contestables et varient en fonction des patients et du psychiatre, mais on les retrouve très (trop) souvent. Le principal a garder en tête c'est de penser à vous et à votre avenir. La transition ne doit pas vous empêcher de vous projeter dans le futur !

 


3. La transition médicale


3.A Le contexte légal

Légalement, aucune démarche irréversible n'est possible sans le consentement de vos parents. Par là j'entends hormonothérapie, opérations et changement d'état-civil. En revanche, vous pouvez toujours commencer à voir un psychiatre, mais il ne vous sera délivré aucune ordonnance. En effet, l'hormonothérapie est une décision importante qui implique des changements physiques considérables et irréversibles. Aucun médecin ne peut prendre le risque d'aller à l'encontre des décisions de vos parents sous peine d'être poursuivis en justice tant que vous êtes mineurs.
 
Cependant, même avec l'accord de vos parents, les psychiatres prescrivant un traitement avant 18 ans sont rares. Beaucoup s'accordent sur le fait que la puberté est une période de grands changements qui pourrait être la cause de votre ressenti.

Pour faire court, pour avoir une chance d'entamer la THS avant vos 18 ans il faut :

    • votre consentement éclairé,
    • le consentement de vos parents,
    • un psychiatre particulièrement ouvert,
    • un endocrinologue près a suivre le choix du psychiatre.

Il n'y a aucun texte de loi concernant le traitement des transsexuels, il y en a d'autant moins pour les mineurs. Toutefois ces recommandations font parties du bon sens et de l'éthique de tout médecin,  surtout si la situation médicale n'implique pas que votre vie soit mise en danger comme en cas de maladies graves. Vous ne le ressentez peut-être pas comme ça, mais pour le corps médical votre état ne nécessite aucune urgence. Donc, en résumé, tant que vous n'êtes pas majeur vous n'êtes pas vraiment libre de vos choix. Ceci étant dit, il ne faut pas désespérer car avec le soutien de leurs parents, certains jeunes trans arrivent à trouver des médecins les suivant dans leur démarche.

En tant que mineur vous avez aussi des droits qui sont régis par la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Si vous consultez un médecin ou un psychologue pour transsexualisme sans avertir vos parents des raisons de vos visites, celui-ci est chargé de tenir le secret médical à partir du moment où il vous juge suffisamment renseigné et mature pour avoir conscience de vos démarches. Il existe toutefois un âge à partir duquel vos droits sont un peu moins flous. Effectivement, jusqu'à l'âge de 15 ans vos parents ont totalement le droit de consulter votre dossier médical. A partir de cet âge, si vous vous y opposez clairement et si le psychiatre ne vous juge pas en danger immédiat pour vous même ou pour les autres, il n'est pas censé leur remettre (article L. 1111-5).
 
De même, aucune décision médicale ne peut être prise sans votre consentement éclairé à partir du moment ou vous êtes apte à exprimer votre volonté qui, si vous lisez cet article, semble être le cas Complice (L. 1111-4). En bref, en tant qu'adolescent le psy n'a aucune raison de mettre vos parents au courant, mais la loi est suffisamment ouverte pour qu'il reste une brèche qui lui permette de le faire d'où l'importance de bien vous mettre d'accord avec lui sur sa discrétion.
 
 
3.B Équipe off ou privée
 
La première étape d'une transition, comme il est mentionné dans l'article « Par où commencer ? », est de voir un psychiatre. Pour cela deux possibilités s'offrent à vous : voir un psy au sein d'une équipe dite officielle, ou en privé.
 
Avant de parler de ces deux choix, je rappellerai que vous pouvez aller voir un psychiatre en mentant à vos parents sur le motif réel de la consultation. Si vous ne souhaitez pas du tout le dire à vos parents, vous devrez payer vous-même les consultations ou aller dans un CMP. En effet, vous n'aurez pas votre propre carte vitale avant 16 ans et même une fois que vous l'avez, se sont vos parents qui reçoivent les remboursements et donc voient qui et quand vous avez consulté ! Donc niveau discrétion c'est mort.
 
Comme mentionné ci-dessus, il est possible de voir un psychiatre ou un psychologue dans un CMP (Centre médico-psychologique dans la plupart des villes de plus de 20.000 habitants) où les consultations sont entièrement gratuites sans avoir besoin de présenter de carte vitale ou d'attestation de mutuelle. En contre partie les délais pour avoir un rendez-vous y sont souvent très long, de l'ordre de plusieurs mois en raison d'un manque de moyens évident.
 
Concernant la décision d'aller en privé (vous choisissez vous même vos médecins) ou en équipes « officielles » (équipes pluridisciplinaires imposées et soumises à certains critères), ce choix est draconien pour tout le monde, mais encore plus lorsqu'on est mineur. Je ne reviendrais pas en détails sur les différences entre privé et officiel (cf. article Équipes off ou privée ?  ), je ne m'attarderai que sur les points qui sont propre à votre situation.
 
Tout d'abord l'âge en lui même. A ma connaissance, en équipe officielle aucun mineur n'a jamais été hormoné avant ses 18 ans. Certaines équipes appliquent même un âge minimum de 21 ans et vont jusqu'à refuser de simplement donner un rendez-vous à des mineurs. Le délais imposé par ces équipes, qui est de un à deux ans de suivi par leur psychiatre, n'est pas un délai maximum mais minimum. Si vous commencez votre parcours très tôt, ce n'est pas parce que vous aurez deux ans de suivi psy avant votre majorité qu'on vous permettra de débuter la THS pour autant Indécis.

Vient ensuite l'aspect financier. Même sans rouler sur l'or il est tout à fait possible de s'en sortir ! Si vous aller en officiel, tout est pris en charge y compris les opérations (enfin ne vous attendez pas à être opéré avant vos 18 ans je le rappelle) car comme les consultations se font en CHU, c'est le tarif de la Sécurité Sociale qui est appliqué. Par conséquent, vous n'aurez pas à culpabiliser par rapport à vos parents de ce point du vue là. Il est d'ailleurs possible de trouver des médecins en CHU pour vous suivre ou vous opérez sans qu'ils fassent partis d'une équipe pluridisciplinaire, le prix en sera donc identique, soit 0€ de votre poche.

En revanche, il faut savoir que toutes les équipes officielles n'ont pas de chirurgiens, donc plus tard il faudra trouver un chirurgien dans le privé ce qui revient financièrement au même. Le choix du psychiatre privé ou off peut, par conséquent, être plus ou moins avantageux pour vos finances sur le long terme (je rappelle encore une fois qu'en CMP c'est gratuit). Vous avez aussi la possibilité de travailler les étés pour mettre de l'argent de côté en vue d'une opération, c'est tout à fait réalisable et à votre portée d'obtenir 2000€ avec un peu de volonté Complice.
 
Concernant le reste du traitement (psychiatre, endocrinologue et hormones) c'est bien remboursé par la sécurité sociale et les mutuelles, donc en privée ou en off le prix revient au même, c'est à dire rien (ou presque). Pour mieux comprendre le système de prise en charge et de remboursement aller lire cet article (cf. article Sécurité Sociale ).
 
 
3.C Risques médicaux
 
Les transsexuels FTM qui commencent une transition physique jeunes sont très rare, c'est pourquoi nous manquons d'informations et de recul sur la prise d'hormone durant la puberté.
 
Néanmoins, la politique en la matière n'est pas la même dans tous les pays et pour toutes les situations. En effet, il est assez contradictoire de savoir que dans certains pays, comme l'Allemagne, des hormonothérapies débutent souvent vers l'âge de 16-17ans, parfois même avant. De même, les enfants intersexes sont assignés de force très tôt dans notre pays, et « traité » dès la petite enfance dans le but de les « normaliser ».
 
Médicalement, il apparaît qu'il n'y a pas plus de risques d'être hormoné jeune. Les taux de testostérone injectée peuvent être différents d'un adulte, plus faible, tout simplement parce qu'à votre âge, votre profil hormonal n'est pas encore arrivé à maturité. Dans l'idéal, il y a une adaptation différente à faire, un dosage plus progressif pour suivre une évolution hormonale masculine naturelle accompagné d'un contrôle d'autant plus attentif. En attendant, certains optent pour un traitement "entre deux" à base de produits tel que le Danatrol pour empêcher l'apparition des règles ou d'un traitement hormonal pour bloquer temporairement les effets de la puberté.
 
En revanche, votre développement osseux n'est peut être pas terminé, cela peut avoir pour conséquence une augmentation de votre rythme de croissance. Un pic d'hormones peut provoquer un pic de croissance et une calcification des articulations potentielle qui peut terminer votre développement prématurément si il n'est pas déjà achevé. Ces deux points peuvent paraître contradictoire, mais en fait ceci dépend de chacun. Pour faire plus simple, il arrive assez souvent de grandir d'un coup avec le prise d'hormone, mais en contre partie de s'arrêter plus tôt. Cependant, la fin de la croissance osseuse est très variable d'une personne à l'autre. L'âge moyen est de 16/17 ans pour les personnes nées de sexe féminin, mais il arrive que certaines grandissent jusqu'à plus de 20 ans.
 
 


4. Le passing


 Parcours FM : jeune et transParlons peu parlons bien, parlons shopping Coquin. Comme vous pouvez le lire dans les articles concernant les prothèses et les bandages , il y a différents moyens pour « passer » au masculin en attendant la prise en charge médicale. Malheureusement, beaucoup de ces produits ne sont pas vendus à des mineurs puisque uniquement disponible dans des sex shop (c'est dure la vie ^^). Les autres ne se trouvent quasiment que sur internet.

Pour remédier à ce problème 4 possibilités s'offrent à vous :
  • vous utilisez la carte bancaire de vos parents s'ils sont au courant et d'accord
  • quelqu'un vous fournit ces produits et vous le remboursez en liquide en main propre. Ça peut être un proche compréhensif, ou à défaut, vous pouvez passer une petite annonce sur un site trans Complice. D'ailleurs il arrive assez souvent que d'autres FTM revendent leurs binders après l'opération du torse ou parce qu'ils n'ont pas pris la bonne taille.
  • une autre solution pour les achats internet est d'utiliser votre propre carte bleue. Pour ouvrir un compte avec CB il faut soit être majeur, soit mineur mais avec l'accord de vos parents. Dans ce dernier cas votre compte bancaire et sous la responsabilité de vos parents. Donc que vous le vouliez ou non, ils peuvent avoir accès à la liste de vos dépenses depuis la banque en question. C'est pourquoi, mieux vaut que vos parents ne soient pas trop du genre curieux.
  • enfin, il existe au supermarché, en tabac presse ou à la banque postale (sans vouloir faire de pub Complice) des cartes bancaires prépayées. C'est simple et à la portée de tous puisqu'il n'y a pas d'âge minimum pour l'utiliser. Vous achetez votre carte et y placer un montant de votre choix, disons 50€, vous aurez alors la possibilité d'effectuer des achats dans des commerces ou sur internet jusqu'à la valeur de ces 50€ maximum, au delà le paiement ne sera pas possible. Ensuite, via des plateformes internet ou en magasin vous pouvez remettre de l'argent sur votre carte et continuer à vous en servir comme s'il s'agissait d'une carte visa traditionnelle.
 
Pour les binders type Underwork, il est impossible de passer par un autre biais que le net. Les t-shirt compressifs vendus en pharmacie en France ne sont pas équivalant tant au niveau de leurs indications que de leurs compressions effectives. Cependant, en attendant et si vous avez une petite poitrine, ils peuvent être une solution. Ces gilets compressifs se vendent sans prescription dans des pharmacies vendant du matériel orthopédique, ils sont ensuite commandés à partir de vos mesures (faites le à l'avance si vous ne souhaitez pas être mesuré par le pharmacien ^^) et sont reçus rapidement au bout de quelques jours seulement. Un bémol à émettre en plus de leur compression limité est leur prix, comptez environ 65€ tandis qu'un under ne coute que 50€ environ.
 
De même, vous pouvez vous procurer des bandes ou des ceintures thoraciques dans n'importe quelle pharmacie voir parapharmacie. L'achat de bandes est sans aucun doute plus discret que l'achat de t-shirt compressifs vendus en pharmacie où on vous demandera forcément une justification (même si on ne peut pas vous refusez la vente parce que vous ne répondez pas, mais gérer ce genre de conflit  est parfois difficile). En outre, pour les ceintures thoraciques, il suffit de dire que vous venez les chercher de la part d'un parent qui s'est fait mal au dos. En bref, ce sont des solutions plus discrètes et à la portée de tout le monde Sourire (pour en savoir plus, cf. article " bandage du torse " )
 
Si vous avez lu l'article concernant les prothèses (cf. article " Prothèses péniennes "), vous avez du voir que pour ceux ressentant un manque au niveau de l'entre-jambe, il est possible de se faire une prothèse maison pour donner l'illusion d'une bosse. Il s'agit soit de la bonne vieille paire de chaussette, soit de la création d'une prothèse maison à base de préservatif et de gel pour cheveux. Ce sont, la encore, des solutions peu onéreuses.
 
Concernant la réception des colis, ceux venant de sex-shop sont banalisés, il n'y a pas le nom du « fournisseur » dessus ! Les Underworks n'ont pas non plus leur marque inscrite en police 92 du moins jusqu'à présent. Cependant, pour une discrétion maximum si vos parents sont du genre à fouiller, il vous faudra le faire revenir chez quelqu'un d'autre ou en poste restante. Il n'y a pas vraiment moyen de faire arriver les colis dans des points de réceptions (genre bureau de tabac du coin) comme pour certaines enseignes françaises d'achat par correspondance pour ne pas les citer (genre les triples helvètes Content).
 
 


5. questions/réponses et idées reçues


5.1Peut on m'interner parce que je dis être transsexuel ?

La psychiatrie, plus encore que les autres disciplines, reste très opaque. Malheureusement tout laisse à penser que oui, vos parents peuvent vous faire interner à cause de votre transsexualité. Ceci arrive encore quelques fois pour des homosexuels, c'est dire si certains médecins sont très avancés ^^

Cependant (en théorie), un internement ne se fait pas si facilement. Malheureusement, la loi du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leur conditions d'hospitalisation reste floue en ce qui concerne les mineurs. Elle statut simplement sur le fait que vous ne pouvez être hospitalisé sans leurs consentements ou le consentement de votre tuteur. Une hospitalisation d'office n'est pas possible puisqu'elle ne concerne que les personnes dangereuses pour elle-même ou pour autrui.

En revanche, la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé à inséré dans le code civil (article 375-9) que vos parents doivent fournir un certificat d'un médecin extérieur à l'établissement attestant de votre état mental, pour un placement ne pouvant excéder 15 jours et renouvelable pour un mois.


5.2
Puis-je me faire émanciper pour poursuivre seul mon parcours ?

En tant que mineur, vous ne pouvez demander vous même à vous faire émanciper. Le demande doit être formulée par vos parents ou votre tuteur. En cas de grave soucis avec vos parents nécessitant l'intervention de travailleurs sociaux, un juge des tutelles peut demander à vos parents de concéder à une émancipation mais c'est rare et réservé à des cas vraiment particuliers.

 

Article* écrit pour vous par Carmelle.

*Cet article est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur. 
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

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Date de création : mai 2008 
Dernière mise à jour : sept. 2015

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