J+9
Par Izechiel ~, samedi 12 juillet 2008 à 19:23 :: La metoidioplastie
J'ai très bien dormi cette nuit et nous nous levons à 8h. Nous sommes samedi, je dois téléphoner à la clinique pour convenir d'un rendez-vous avec le professeur. Avant cela, il y a d'autres priorités : une bonne douche et le sacro-saint petit déjeuner :p. La douche est quasiment parfaite pour moi, il n'y a rien à enjamber pour y aller et beaucoup de place. Par contre le pommeau de douche est fixé en hauteur. Je ne supporte pas d'avoir trop de pression et trop d'eau qui coule sinon ça me fait mal. Du coup c'est un peu délicat pour le lavage de l'entre-jambe et des jambes mais on s'en sort.
Après le petit dej' j'appelle la clinique qui n'a pas de rendez-vous à me confirmer. On me répond qu'ils vont contacter le professeur et qu'on me rappellera ensuite. J'ai curieusement plus de difficultés avec l'anglais au téléphone qu'en face à face, mais on arrive tout de même à se comprendre. Un peu plus tard, je reçois un appel du professeur qui me dit qu'il passera me chercher et que je dois me tenir prêt dans le hall de l'hôtel à 11h.
En effet, le professeur lui-même et son chauffeur nous amènent dans leur clio. Nous n'allons pas à Beoklinika mais dans un autre centre médical «Medical centar ». En arrivant, je constate que le cabinet médical est au premier étage sans ascenseur ^^' super.... Quand il faut y aller, faut y aller. Je m'en sors bien, mieux que je l'aurais cru :). Une fois arrivée, nous nous posons dans une salle d'attente bondée. Nous n'avons pas longtemps à attendre, le professeur me dit de le suivre dans une salle d'examen et de me déshabiller. Ma chérie m'aide et je m'allonge.
Ce coup-ci pas d'oreiller à mordre... juste de quoi m'accrocher au dessus de ma tête... Il commence à m'ausculter et à me toucher le pénis. Ça fait mal mais c'est rien par rapport à ce qui m'attend. J'ai des points à la base du pénis (4) et d'autres dans l'aine (je sais pas combien). Ils ne sont pas resorbables et leur but était d'éviter tout risque de rétractation du pénis, il va falloir les enlever maintenant. On va aussi m'enlever le pansement compressif et m'en faire un autre plus léger.
Dire que j'ai eu mal lors du retrait des points est un euphémisme. Cela m'a arraché des cris et je ne suis pas vraiment d'une nature douillette. On me verse énormément de serum physiologique dessus pour apaiser la douleur et me calmer. Je suis tellement crispé que j'en oublie de respirer. Je transpire abondamment. Une fois les points retirés, on m'accorde quelques brèves secondes de repos puis on passe au pansement.
Il est vraiment sec, ça brûle quand il l'enlève. Je suis vraiment très sensible du pénis. C'est plutôt une excellente nouvelle mais sur le coup et la douleur, je m'en rend pas vraiment compte ^^'. Le professeur me dit que tout va bien, que c'est ok. Il me dit aussi que j'ai eu des érections. Comment il sait ça ? J'en sais rien, mais il est vrai qu'hier, j'ai ressenti de la « vie » à différentes reprises ;).
Le nouveau pansement est plus léger et ne comprime pas. C'est beaucoup plus confortable pour moi. Ne plus avoir les points dans l'aine aussi . Le professeur me prodigue alors tous les derniers conseils avant mon retour en France. Le pansement c'est pour 10 jours. Il me donne de quoi le refaire moi-même s'il y a besoin. Pour la sonde urinaire, le nombre total de jour idéal est de 25 ... Encore 14 jours.... il m'explique comment elle sera retirée. En fait, il faut aspirer avec une grosse seringue depuis l'un des embouts et tirer le tuyau tout simplement. C'est facile et avec l'aide d'une infirmière, c'est une formalité. Il me dit que ce ne sera pas douloureux mais je suis moins optimiste ^^'. Suite au retrait de cette sonde, je pourrai alors faire pipi normalement. Si au cours des 2 ou 3 premiers jours il n'y a pas de trace de fistule, alors je pourrais me faire retirer le cathéter suspubien. Si , malheureusement, il devait y avoir un souci de fistule, je dois leur téléphoner. On ne me laissera pas tout seul si une complication devait survenir, mais le professeur est vraiment confiant de ce coté là. Tout devrait rouler. Je dois continuer mes antibiotiques jusqu'à ce que les boites soit vides. Une fois toutes les sondes retirées je devrais faire du streching, c'est très important. Dans ce but le professeur va me faire parvenir par la poste une pompe dont les embouts sont adaptés à ma taille de pénis.
C'est complètement crevé que le chauffeur nous dépose à l'hôtel. Il va me falloir du repos pour me remettre de la douleur liée aux soins, dans les minutes qui avaient suivies, j'en avais perdu mon anglais et avait l'esprit relativement embrumé.
C'est la dernière fois que je vois le professeur, je l'aurai vu tous les jours en personne à la clinique et il aura été là pour tous mes soins post-op. C'est vraiment agréable de voir un médecin pareil qui opère partout dans le monde, fais des conférences, qui est une vrai référence en urologie et qui a su rester aussi simple. On m'a toujours impliqué dans tous mes soins, il a toujours pris le temps nécessaire pour bien m'expliquer les choses. Si seulement bon nombre de nos médecins français pouvaient prendre exemple !
Malgré mon besoin évident de repos, nos projets de sortie touristique ne sont pas annulés et le reste de la journée sera plus festive mais je vais y revenir