Belgrade

Jour J - Le réveil (vu par Carmelle)

Aujourd'hui, nous sommes le 4 juillet. Izechiel s'est fait opéré hier et je peux vous dire que cette journée fut très longue.

Le 2 juillet, debout depuis 4 heure du matin et crevé par le voyage nous nous sommes couchés aux environs de 22h ^^ Nous étions levé dès 7heure du matin le lendemain, à attendre les instructions pour la journée. Une infirmière nous appris qu'il devait entrer au bloc entre 10 et 12 heure. Au Final il est parti à 11h. Vu la petitesse de la clinique et les voix que j'entendais depuis la chambre, je pense qu'il n'a pas été endormi avant 11h30. Voilà pour le timing du matin !

Je n'étais pas très stressée car je le savais en de très bonne main, et les visite pré-opératoire du Pr Perovic et de son assistant m'ont bien rassuré. Bref, on m'avait dit que l'opération durerait environ 6h et que je serais prévenu dès que l'intervention serait terminée. Je n'attendais donc pas de nouvelles avant au moins 18-19h. Pendant ce temps là, je me suis occupée comme j'ai pu en me forçant à ne pas regarder l'heure. Pour faire un condenser de cette après midi palpitante : j'ai fait des tas de mots croisés, j'ai lu la moitié d'un livre, mangé (poulet frite, et la veille j'avais eu une trop bonne pizza :p), joué un petit moment aux sims sur l'ordinateur et enfin tenté d'utiliser la psp, mais définitivement, les jeux vidéo au delà de « 7+ » sont hors de ma portée ^^' Le temps à été long, mais je me suis forcée à ne pas trop angoissé jusqu'à la fin d'après midi.

J'ai enfin eu des nouvelles à 18h30 par l'assistant du Pr Perovic qui m'a prévenu que l'opération était terminé et que tout s'était bien passé que se soit l'urèthroplastie, la liposucion ou la scrotoplastie en miment chacun de ces mots (la partie sur les implants étaient forcément plus marrante que les autres ;) ). A peine 20 minutes plus tard, durant lesquelles j'ai franchement tourné en rond, Izechiel a été remonté dans la chambre.

Il était totalement endormi sur un brancard et ronflait comme un sonneur. Quatre personnes l'accompagnaient, parmi lesquelles je reconnus l'anesthésiste. Ils le soulevèrent et l'installèrent sur son lit, toujours endormi. C'est vraiment à ce moment là que j'ai commencé à angoisser et à me demander si tout ça en valait vraiment la peine. Le voir endormi, tremblant de froid et pâle comme un linge fut finalement, pour moi, une épreuve plus difficile que l'attente de l'après midi.

Je suis restée assise sur un fauteuil pendant que tout le monde s'affairait autour de lui. Je n'ai du quitter la chambre que 5 petite minutes, pendant que notre infirmière de nuit et l'anesthésiste lui prodiguaient quelques soins. Il fallut 40 minutes de plus pour qu'il soit enfin réveillé, sous la constante surveillance de l'infirmière. Je profitais juste d'un petit moment de calme pour lui faire un bisou sur le front.

Malgré qu'il soit totalement dans le coltard, le réveil me semble plutôt bon. Il ouvre les yeux, murmure quelques mots puis se rendort quelques minutes et ainsi de suite. Progressivement, ses phases d'éveils sont de plus en plus long. Cela ne fait pas encore très longtemps qu'il émerge lorsqu'il fait un premier « malaise » et se met à vomir par à coups. Il semble ensuite soulagé mais c'est son bras droit qui commence à lui faire mal. Il ne se plaint de rien d'autres, il peut bouger légèrement les pieds et les jambes, mais il ne ressent aucune douleur au niveau de l'entre-jambe.

Sa tension n'est pas trop mauvaise, par contre il a de la fièvre et doit recevoir à plusieurs reprises de l'aspirine. Tous ses médecins passent en même temps pour nous dire une nouvelle fois que tout c'est bien passé. En revanche, lors de la vaginectomie Izechiel à perdu beaucoup de sang, ce qui est courant pour cette intervention, et on a du lui transfuser son propre sang. On nous dit que le lendemain il recevra une transfusion sanguine par la banque du sang, car s'il n'est pas en danger, il est néanmoins un peu trop faible et les médecins ne veulent prendre aucun risque. Nous repartons dans moins de 15 jours, Izechiel doit être suffisamment bien pour faire le voyage de retour !

Plusieurs heures sécoulent pendant que je le surveille comme le lait sur le feu avec l'infirmière. A l'exception d'une personne se trouvant dans l'autre chambre pour subir une intervention le lendemain, il n'y a personne. Vers minuit, sa douleur au bras, qui devenait déjà de plus en plus forte depuis un bon moment, devient franchement insoutenable. J'appelle l'infirmière en urgence tandis qu'elle était partie se faire à manger. Le bras d'Izechiel semble vraiment le faire souffrir, et toutes les tentatives de soins (anesthésient, compresses d'alcool, froid, essai de différentes positions) n'y changent rien. C'est à ce moment qu'il vomi pour la seconde fois. L'infirmière, après un second nettoyage complet ^^ lui change le cathéter de main Puis se sentant soulagé tant au niveau de l'estomac que du bras, il fini par s'endormir. Au bout de quelques minutes d'un sommeil profond où il ronfle à nouveau, je m'endors aussi sur mon lit, toujours habillée et en pleine lumière (la chambre est resté allumée toute la nuit pour sa surveillance).

Au bout d'une heure environs, Izechiel me réveil à nouveau à cause de son bras. Il se tortille dans tous les sens (du moins dans les quelques sens qui lui sont permis), et à de nouveau de plus en plus mal. Je retourne chercher l'infirmière, qui cette fois c'était un peu assoupie sur un sofa. Il est alors 1h30 du matin. Pendant plusieurs heures l'infirmière va une nouvelle fois tout essayer pour le soulager, en vain. Elle fini par appeler le médecin anesthésiste qui lui dit qu'il faut juste attendre, que c'est normal. Finalement, seule une bonne sédation lui permettra enfin de se rendormir et de se calmer. Il est alors environs 4h30/5h du matin quand je me permet également de dormir un peu.

Le lendemain, nous nous sommes réveillés à 7h. Son bras s'était nettement soulagé, et ça allait être de mieux en mieux au fur et à mesure de la journée. Nous pensons qu'il n'était pas piqué dans la veine mais à côté, et que se serait donc les produits injectése qui seraient à l'origine de ses douleurs, de son impossibilité à bouger plus que le bout des doigts et sa sensation d'être totalement compressé de l'intérieur, comme si le sang ne circulait plus. Finalement, tout fini bien, et le plus dure semble passé. Il est en pleine forme, moi un peu moins mais ça ne va pas trop mal. C'est une nouvelle journée qui commence ;)

J+1

Je me réveille à 7h du matin et je dois dire que je me sens en bonne forme malgré un manque évident et compréhensible de force. J'ai eu droit dans la nuit à un petit somnifère direct dans une de mes perfusions pour m'aider à enfin m'endormir et me soulager après toutes mes aventures à la sortie de l'opération ;) .

J'ai la langue qui ressemble à du papier de verre, ma bouche est en carton et c'est avec un énorme plaisir que je vois débarquer pour le petit déjeuner un lait chocolaté froid. Je me délecte de cette sensation de frais dans ma gorge. Je peux à nouveau boire et cela m'est même fortement recommandé. Il va falloir que je boive beaucoup durant tous les prochains jours. C'est important pour mes reins.

Le professeur fait sa première visite post-op, il m'explique que tout s'est bien passé mais que la vaginectomie a été le moment le plus difficile de l'opération ce qui a augmenté la durée totale de l'opération. Il me dit qu'il est vraiment content de l'ensemble de l'opération et particulièrement de mon pénis et de sa taille :) je ne vous cache pas ma joie en entendant cela. Je pourrais me lever dans 1 ou 2 jours mais pour le moment je dois me tenir tranquille.

C'est aussi le premier moment que je prend pour me regarder, mais je ne vois pas grand chose à part un grand pansement et plein de tuyau de partout. J'ai 2 drains accrochés au lit et une poche à urine. J'ai aussi un pansement dans le dos et je sens un truc rigide au niveau des reins. C'est le cathéter de l'anesthésie qui se termine, comme on me l'avait dit, par une drôle de petite fiole sur mon épaule. Je ne ressens aucune douleur. Par contre le moindre contact à proximité de mon entre-jambe n'est très désagréable. Aussi, on me donne un arceau en métal qui évite tout contact entre moi et le drap de mon lit. Je peux retrouver ainsi un peu d'intimité et surtout du confort.

Mon bras qui m'avait fait vraiment souffrir la nuit dernière retrouve peu à peu sa mobilité, encore 1 jour et tout sera rentré dans l'ordre. En attendant à chaque fois qu'une infirmière vient me prendre la tension je dois lui dire de le faire sur l'autre bras. Le truc bête c'est que l'autre bras est du coté du mur ^^'. Bref, c'est un détail, toutes les heures j'ai droit à la prise de tension et à la surveillance de ma température. J'enchaîne les perfusions a un rythme d'enfer ! Entre les 4 flacons d'antibiotiques et les X litres de glucoses qu'on me file il est clair qu'on me surveille comme le lait sur le feu et c'est très bien ainsi. Il y a eu tellement de glucose que nous ne sommes pas arrivés à les compter lol.

Pour midi j'ai droit à une soupe de vermicelle. Je suis pas fan mais c'est tout ce que je peux avaler et manger un peu me fait du bien.

Peu après le cardiologue passe à son tour me voir. Il a une nouvelle qui me réjouie moyennement... je vais devoir avoir une transfusion sanguine. J'ai perdu beaucoup de sang durant la vaginectomie, ce qui est assez classique, et mes globules rouges sont trop bas et n'arrivent pas à remonter tout seul. Je lui dis que je me sens pourtant bien, en forme et tout mais non il est catégorique, j'ai réellement besoin de cette perfusion alors soit. Il prend ma carte de groupe sanguin et me dit qu'ils doivent faire des tests de compatibilité du sang. Il reviendra plus tard.

Le début de l'après-midi se passe sans histoire, je parle beaucoup avec ma chérie qui est toujours crevée de sa nuit précédente à veiller sur moi. Nous regardons 2 épisodes de Desesperate Housewife sur l'ordi puis c'est l'arrivée de ma première poche de transfusion. En tout j'aurai droit à 2 poches d'hémoglobine et 3 poches de plasmas.

En fin d'après-midi, alors que j'allais très bien , je suis frappé d'un nouveau mal : ma gorge, je m'étouffe carrément et simplement ! Au départ j'ai ressenti un léger mal de gorge rien de méchant et en voulant me racler le fond de la gorge une sorte de boule vient me boucher la respiration ! Je fais signe qu'on vienne m'aider car c'est flippant ^^'. J'arrive alors à déglutir et je retrouve ma respiration de manière précaire. J'ai une boule qui reste coincée !! On me dit de boire mais le truc est bien là attaché !!! Finalement l'infirmière fait venir l'anesthésiste qui m'ausculte et me dit que c'est normal que ça va passer tout seul. Sur le coup j'ai du mal à le croire, je lui demande de m'enlever ce truc mais il réitère que c'est normal. Une fois mon calme retrouvé et la crise passée, je me palpe et constate que la boule que je veux qu'on m'enlève c'est ma glotte !!!! Mais elle est devenue énorme, je suis obligé de rester redresser sur mon lit pour ne plus qu'elle me gène. Je me mets à boire de plus en plus pour humidifier ma gorge et prévenir les crises d'étouffement qui sont loin d'être agréable. La situation se stabilise mais j'ai mal. En résumé pour le moment les 2 zones de mon corps qui m'auront fait mal sont : mon bras et ma gorge ^^'.

La soirée va se dérouler dans le calme, malgré les passages incessant, injustifiés et donc dérangeant d'une infirmière, avec une soupe au vermicelle pour moi et une pizza pour Carmelle suivi de Spiderman3 sur l'ordinateur et un gros dodo bien mérité juste avant minuit.

Présentation de la clinique et de ses environs

Nous sommes à la Beoklinika, c'est une toute petite clinique privée, ne contenant que quelques chambre. Elle se trouve au milieu d'un quartier assez calme a l'architecture fortement imprégné de l'époque communiste le tout situé en périphérie du centre ville. Histoire de ne pas être trop dépaysé, il y a un concessionnaire Renault juste en face ;) Il y a plusieurs petits bars, dont un contenant un mini casino, un bureau de change et plusieurs superettes. En remontant la rue de quelques mètre, on trouve plusieurs kiosque à journaux, un vendeur de glace, des téléphones publics qui semblent d'un autre temps et des toilettes ^^ En partant dans la rue sur votre droite, juste avant les kiosques à journaux, vous trouverez aussi une banque avec un distributeur automatique, ce qui est bien pratique pour récupérer de la liquidité ;) On peut y effectuer des retraits jusqu'à 20.000 dinar, ce qui équivaut à peu près à 300€.

Passons au tram ! Parce que oui, le tram passe juste devant la clinique, et l'arrêt est situé au niveaux des kiosques. Malgré qu'il engendre un boucan d'enfer et fasse vibrer les murs de la clinique à chaque fois qu'il passe, j'avoue que nous sommes tous les deux tombés amoureux de ces tramway. Il faut dire que nous n'en avons plus de semblable par chez nous, à par peut être au musée du tramway s'il existe ^^ Car c'est bien là tout le charme de ces rames, les tram y ont tous au moins 40 ans !

Bref, la clinique se trouve donc au milieu de tout ça. Comme je l'ai dit, elle est toute petite (et j'allais oublié, situé à côté d'une pharmacie, ça peut toujours servir ;) ). Le rez de chaussé abrite l'accueil et les salles dédiés aux patients qui viennent pour de simples consultations. Pour les personnes hospitalisés, tout se passe à l'étage, ce qui permet d'être plus au calme.

Il faut donc monter un tout petit escalier pour arriver sur le hall, tout bleu, du second. Il contient un grand bureau pour les infirmières, et quelques sièges. Il y a 3 portes, 2 mènes vers des bureaux de médecins contenant tous un lit, et une autre mène vers la seule douche de la clinique (ou en tout cas de l'étage), collé à la salle d'opération. Ce qui me donne la sensation d'être dans un endroit interdit ^^ C'est pour cette raison que je prend ma douche à 8h du matin, c'est l'heure ou il y a le moins de monde :) Enfin, à gauche du bureau des infirmière, il y a une autre salle d'attente, avec quelques banquettes et un lit pour bébé ^^ Encore une fois, on y trouve 3 portes : 1 bureau et 2 chambres. Et c'est là que se trouve tout le drame de ce lieu : environ 20h sur 24, des hauts parleurs diffusent en boucle des chansons de Mariah Carey, Eros Ramazzoti, et surtout... le best of complet de Céline Dion ^^'

Étant donné qu'il n'y avait aucun patient à notre arrivé, nous avons hérité de la plus grande chambre. Niveau mobilier, c'est assez spartiate. Elle contient un petit meuble bas qui était à moitié démonté à notre arrivé, un petit rangement suspendu, une table sur laquelle est posé la télévision et le téléphones deux fauteuils franchement pas très confortables et bien sur nos deux lits, dont un électrique pour Izechiel. Au fond, nous avons des toilettes avec un lavabo. Il n'y a pas de douche, pas d'armoire, pas de dispositif à oxygène, pas de tables ce qui rend le repas très difficile, voir impossible (seul) pour celui qui est alité, pas de chaises, et pas de boutons pour appeler les infirmières. En cas d'urgence, il faut composer le 11 au téléphone, sauf que le téléphone se trouve à 3 mètre du lit. Mais très franchement, vue la présence et la proximité des infirmières, il n'y en a pas vraiment besoin ;) Enfin, il n'y a rien pour poser les tuyaux et autres drains lorsqu'on se lève, il faut tout porter à la main ce qui ne facilite pas les premiers pas.

Enfin, les installations aussi sont plutôt spartiates. Le sol est en lino par endroit plus ou moins rapiécés. Et surtout, toute la plomberie fuit. Il est impossible de se doucher sans mettre de l'eau partout et il y a très peu de pression. Dans la salle de bain de la chambre, dès qu'on fait coulé de l'eau dans le lavabo il y a une mare à nos pieds qui s'écoule par une bonde de douche dans le sol. Si quelqu'un utilise de l'eau quelques part, la chasse d'eau des toilettes met trois plombe à se remplir (j'en ai fait la douloureuse expérience, attendre 15 minutes devant les chiottes, c'est chiant ^^). Bref, les installations pourraient être revues.

Dernier points négatif, la fenêtre de la chambre donne sur un chantier avec un mur à quelques mètres, nous n'avons donc pas de lumière naturelle dans notre chambre. Et toute la journée, il y a des ouvriers qui y travaillent ce qui fait beaucoup de bruits. Ils ne sont pas franchement discret, quelques jours après notre arrivé ils sont même rentré dans le mur de la clinique avec leur camion ^^'

Niveau matériel, il y a aussi du positif. Pour commencer, l'ensemble de la clinique et les chambres sont très propre. On reçoit des tas de chaines par le satellite, y compris TV5 ce qui permet d'avoir des émissions en français. Les lits sont très confortables car nous avons de vrais matelas (et non pas des matelas d'hôpital) et des vrais draps. Les murs et les draps ne sont pas dans un blanc immaculé tout triste, par exemples nous avons hérité de draps rose pour le plus grand plaisir d'Izechiel :p La clinique prête des serviettes de toilette au besoin, ainsi que des peignoirs et des babouches lol La clinique est entièrement climatisée. Et surtout, la salle d'opération est parfaitement propre et équipé, contenant tous les appareils derniers cris, ce qui est bien la le plus important.

Pour conclure, malgré les petits manques auxquels nous ne sommes pas habitué dans nos hôpitaux, je conseillerais fortement cette clinique, vous pouvez vous y rendre les yeux fermée. Il y a eu au maximum de notre séjour, 3 patients en même temps. Il y a en permanence 2 infirmières (une seule la nuit et le dimanche). Elles ne sont jamais loin, passe très régulièrement, sont très gentil et vraiment au petits soins. Elles sont aussi très patiente. Bref, il y a une prise en charge, une présence et une gentillesse qu'il est rare de trouver dans nos établissements français. Ça compense largement tout le reste !